5 av. J.-C.

Philosophe antique de la Grèce classique, contemporain de la démocratie athénienne. Il travailla sur la métaphysique, la cosmologie, l'éthique, la politique, l'esthétique, la réthorique, la sophistique, le langage et la dialectique. Ses idées les plus notables sont la dialectique, la maïeutique, l'allégorie de la caverne, la théorie des formes, la participation, la réminiscence, l'imitation, et le philosophe roi.

4 av. J.-C.

15e siècle

Nicolas Machiavel (1469–1527), secrétaire de la chancellerie florentine et témoin des guerres d’Italie, observe la chute de la République et conçoit une politique fondée sur la « vérité effective » des faits. Dans Le Prince (1513/1532), il théorise la virtù (énergie, ruse, audace) face à la fortuna, soutient qu’il vaut mieux être craint qu’aimé sans jamais susciter la haine, et préconise de bonnes lois appuyées par de bonnes armes (milice citoyenne plutôt que mercenaires). Les Discours sur Tite-Live (1531) célèbrent la république mixte, où les tumultes entre grands et peuple produisent des lois salutaires. L’Art de la guerre (1521) systématise l’idée d’une armée nationale ; les Histoires florentines (1525) et la comédie La Mandragore (1518) prolongent sa réflexion sur les mœurs et le pouvoir. Son apport : séparer analyse et morale privée pour fonder une science du politique centrée sur la nécessité, l’institution et la stabilité.

16e siècle

18e siècle

Emmanuel‑Joseph Sieyès (1748‑1836), prêtre et théoricien majeur de 1789, est l’auteur de Qu’est‑ce que le Tiers état ?, pamphlet qui substitue la Nation aux ordres et fonde la légitimité moderne. Député du Tiers, artisan de l’Assemblée nationale, il défend le gouvernement représentatif, le veto royal suspensif et surtout la distinction pouvoir constituant / pouvoirs constitués, matrice du droit public contemporain. À la Convention, il vote la mort du roi (la formule « la mort, sans phrases » lui est discutablement attribuée). Architecte du 18 Brumaire, il propose un exécutif encadré (Grand Électeur) et un jury constitutionnaire que Bonaparte écarte, reléguant Sieyès au Sénat. Influencé par Locke, Rousseau, Montesquieu et les physiocrates, opposé aux monarchiens et contesté par les jacobins, il assume un libéralisme institutionnel élitiste (suffrage censitaire). Son héritage : souveraineté nationale, représentation, garantie de la Constitution—piliers des régimes contemporains.

Georg Wilhelm Friedrich Hegel (1770-1831) est un philosophe allemand majeur de l’idéalisme allemand. Il est surtout connu pour sa dialectique, qui conçoit l’histoire, la pensée et la réalité comme un processus dynamique d’oppositions (thèse, antithèse, synthèse) conduisant au développement de l’Esprit.

19e siècle

Alexis de Tocqueville (1805-1859), aristocrate et penseur libéral, est l’auteur de De la démocratie en Amérique et de L’Ancien Régime et la Révolution. Observant l’égalité des conditions comme une dynamique irréversible, il étudie les forces qui peuvent préserver la liberté dans les sociétés démocratiques : associations, presse, religion. Admirant la vitalité américaine, il avertit néanmoins du danger de la tyrannie de la majorité et du despotisme doux d’un État trop protecteur. Dans son analyse de la Révolution française, il souligne la continuité de la centralisation entre monarchie et démocratie. Influencé par Montesquieu, Rousseau, Burke et les Lumières écossaises, il s’oppose aux conservateurs hostiles à la démocratie et aux socialistes qui trouvent son libéralisme insuffisant. Héritier critique des Lumières, il demeure une référence majeure dans la réflexion sur l’équilibre entre liberté et égalité.